Mon parcours – Partie 1 : Les études –
Cet été j’ai eu envie de vous en dire un peu plus sur mon parcours avec des petits chapitres, étape par étape. Ca pourra peut-être aider certains d’entre vous qui cherchent leur orientation ou qui ne savent pas comment s’y prendre. Vous verrez que tout est possible et que tout est question de choix 🙂
On démarre avec mon parcours après le BAC ES que j’ai obtenu avec mention assez bien. Ca n’a pas une grande importance pour la suite mais c’est une petite victoire quand même !
J’ai commencé par me diriger vers le tourisme parce que j’aimais le contact avec les gens et j’adorais par dessus tout parler anglais ou toutes autres langues étrangères. J’ai des notions en allemand, espagnol, italien, brésilien et russe, mais c’est une autre histoire ! Après 6 mois d’université en Langues Etrangères Appliquées, j’ai abandonné car ce n’était vraiment pas un système qui me convenait. Trop de liberté dans le planning, on reprenait les bases j’avais clairement l’impression de perdre mon temps, et je ne me suis pas du tout fait à la vie dans une grande ville comme Lyon.
La rentrée d’après j’ai trouvé une école sur Genève qui formait le personnel navigant ou d’hôtellerie, Tunon. Je n’ai pas forcément aimé tous les cours mais j’ai rencontré de très chères amies avec qui je suis toujours en lien. J’ai aussi eu la chance de faire un stage à l’office de tourisme de Chamonix, et ensuite de faire des saisons dans cette structure pendant plusieurs années. C’était génial même si le contact avec certains clients était compliqué (surtout les français, bizarre..). Toutes mes collègues étaient comme des amies, je les aime énormément et je pense que c’est très rare pour un milieu féminin. Je parlais donc anglais toute la journée et je faisais découvrir aux gens les beautés de notre vallée que j’aime tant. Mais un jour je me suis quand même dit que la création me manquait et après de longues heures de remise en question, j’ai décidé de reprendre mes études.
D’abord avec une MANAA (mise à niveau d’arts appliqués), année que j’ai détesté avec une prof limite tortionnaire qui voulait du sang et des larmes ou rien (ahh les Beaux-Arts…). Pas mon truc. Mais grâce à ça j’ai eu mon concours d’entrée pour la Haute Ecole d’Art et de Design, la HEAD, de Genève. S’en sont suivi 3 années dans le département design produits option bijouterie. J’étais la seule élève qui n’avait pas de qualification technique, tous les autres avaient déjà fait au moins un CAP ou équivalent. Autant dire que ça m’a pas mal freiné dans ma confiance en moi, mais j’ai quand même réussi à m’en sortir, à apprendre les bases sur le tas et avec l’aide des autres élèves. Et puis je tirais mon épingle du jeu grâce à ma créativité qui était clairement mon point fort.
Si je ne dois retenir qu’un événement de ces trois années, ce serait notre collaboration avec la marque de chaussure brésilienne Mélissa. Nous devions réinventer la chaussure. J’ai vraiment mis longtemps à trouver mon concept, mon dieu que j’ai galéré. J’ai fini par créer un module dont la forme était basée sur les étoiles présentes sur le drapeau brésilien. Ca symbolisait les liens qui unissaient ce peuple si ouvert et festif. On pouvait composer sa chaussure en imbriquant les modules les uns dans les autres. J’ai mis des heures à repercer chaque trou après la découpe laser qui ne fonctionnait pas toujours. Bref, beaucoup de nuits blanches et un jury plus tard, j’obtiens une note plutôt bonne, je suis contente. Et puis quelques temps plus tard la nouvelle tombe. L’équipe de Mélissa a produit 3 modèles et va les présenter à la Fashion Week de Rio. Wahou. Et là une élève du département mode me croise et me dit « Félicitations pour Mélissa ! ». Je ne comprends pas je lui dis qu’elle doit confondre parce que j’étais loin d’avoir eu la meilleure note. Et elle décrit mon projet en disant que non c’est bien celui-ci avec le sien et celui d’une autre collègue. Je me rappellerai toujours lorsqu’on me l’a annoncé officiellement, et surtout lorsqu’on nous a dit que Mélissa nous INVITAIT A RIO pour l’occasion !!!! Je ne sais pas comment vous décrire la sensation que ça m’a fait mais j’étais en pleine hallucination. Voilà comment j’ai fini sur des talons de 15cm à la Fashion Week de Rio, comment j’ai découvert mes chaussures en vrai (je ne les ai jamais trouvées pour les avoir à la maison en souvenir), et comment j’ai eu la chance de visiter Rio, le Corcovado, la plage, les bars…un merveilleux souvenir.
J’ai ensuite obtenu mon diplôme avec une note plutôt moyenne, mon travail étant trop commercial et pas assez contemporain. L’important était de l’avoir n’est-ce-pas ? Ce petit article c’est pour dire qu’il ne faut pas attendre d’avoir toutes les connaissances, tous les diplômes, toutes les certitudes pour y aller. Si vous avez une envie, quelque chose que vous sentez profondément, allez-y même avec le minimum de connaissance. L’important c’est la volonté d’apprendre, d’y arriver, la capacité d’adaptation. Le reste viendra, faites-vous confiance. Si on attend que tous les feux soient au vert pour entreprendre quelque chose il y a fort à parier qu’on ne se lancera jamais.
J’ai ensuite trouvé un poste de designer pour la rentrée suivante, mais c’est une autre histoire pour la semaine prochaine…